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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Mère d’Youville. Vénérable Marie-Marguerite du Frost de Lajemmerais veuve d’Youville, 1701-1771,
Fondatrice des Soeurs de la Charité de l’Hôpital-général de Montréal dites Soeurs Grises.
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Albertine Ferland-Angers, Mère d’Youville. Vénérable Marie-Marguerite du Frost de Lajemmerais veuve d’Youville, 1701-1771, Fondatrice des Soeurs de la Charité de l’Hôpital-général de Montréal dites Soeurs Grises. Montréal: Librairie Beauchemin Limitée, 1945, 389 pp. Une édition numérique réalisée avec le concours de Réjeanne Toussaint, bénévole, Chomedey, Ville Laval, Québec.

[9]

Mère d’Youville

Préfrace

Le touriste qui suit la rive sud du Saint-Laurent aperçoit à Varennes, près du fleuve, en face de l'église paroissiale, un monument aux lignes élégantes. Sur le socle il lit : « Marguerite d'Youville, fondatrice et première supérieure des Sœurs de la Charité de l'Hôpital Général de Montréal, dites Sœurs Grises. Elle aima beaucoup Jésus-Christ et les pauvres. »

Voilà, en résumé, la vie d'une héroïne de chez nous. C'est cette vie que madame Ferland-Angers présente au public. Nous lui en sommes bien reconnaissants ; elle a fait œuvre intéressante et utile.

Nous connaissons trop peu les hauts faits de nos ancêtres, trop peu ces héroïsmes cachés qui nous ont valu des œuvres dont la société vit encore et de plus en plus. À mieux connaître notre histoire, nous apprendrons à remercier Dieu d'avoir semé tant de grands cœurs en notre pays et nous voudrons suivre de plus près l'idéal qu'ils nous ont laissé.

On a justement comparé Mère d'Youville à Marie de l'Incarnation et à sainte Jeanne de Chantai. En elle se trouve l'exemple de vertus qui conviennent à tous les états de vie.

Fillette, elle met à profit les leçons de courage, d'honneur, de probité et surtout d'esprit chrétien que lui fournit le foyer ancestral. Pensionnaire chez les Ursulines de Québec, elle y laisse une réputation de piété et de maturité d'âme au-dessus de son âge. À quinze ans, elle se dévoue auprès de sa mère veuve et appauvrie ; par l'artisanat, elle assure la subsistance de ses frères et sœurs.

[8]

Épouse et mère, elle possède cette grandeur dame qui engendre la fidélité constante, les dévouements obscurs, la joie même au milieu des épreuves. Veuve, elle mène de front des besognes bien lourdes pour une femme déjà affaiblie par des soucis de toutes sortes.

Elle a trouvé dans la religion ce que l'honneur et l'esprit de devoir ne lui auraient point fourni. Elle confie à Dieu ses problèmes quotidiens.

Membre de la Confrérie de la Sainte-Famille, elle voit dans la misère d'autrui une invitation à se donner ; elle passe par-dessus ses répugnances naturelles et le respect humain. Sa charité lui attirera les coups de la calomnie. Peu lui importe le coup de langue, elle a trouvé Jésus-Christ dans le pauvre, elle demeurera fidèle à Dieu qui façonne librement, heure par heure, son âme pour une grande œuvre.

La charité n'est pas envieuse. Son idéal d'ardente charité, Marguerite d'Youville le désire pour des âmes qu'elle groupe autour d'elle. Peu à peu se dessine cette fondation d'un Institut où chaque membre s'engagera à consacrer son temps, sa vie même, au travail pour la subsistance du pauvre.

À mille autres épreuves s'ajoute une douloureuse maladie. Mais la foi de Mère d'Youville en la Providence la rend supérieure à tout. Avec joie, elle accepte la pauvreté avec les humiliantes situations qui en sont souvent les suites.

N'est-elle pas un modèle pour toutes les femmes qui s'adonnent aux œuvres de charité ? L'aisance de ses manières, sa douceur, attirent toutes les classes ; les dames trouvent en elle une hôtesse pleine d'égard et d'affabilité ; à son contact, les orphelins s'épanouissent, les pauvres perdent leur confusion, les prisonnières succombent à son ascendant moral.

Sa sagesse, une sagesse qui suppose le don de conseil à un haut degré, la met à l'aise au milieu des entraves fabriquées par une politique mai avisée. Elle supporte l'ingratitude. Elle sent la [9] blessure du cœur, mais elle laisse éclater une soumission aimante aux desseins de Dieu.

De tous les conflits, elle sort plus forte dans l'exercice de la charité. « Allez aux Sœurs Grises, dira-t-on, elles ne refusent jamais rien. »

Mère d'Youville, en se livrant totalement à l'action divine, avait réussi à fonder l'Institut des Sœurs Grises, à étendre le champ de la charité.

Dans son bel ouvrage, madame Ferland-Angers nous décrit les différentes étapes de la noble existence de Marguerite d'Youville. Elle a voulu laisser parler les faits. À cette fin, elle a scruté les archives privées ou publiques avec un grand souci de vérité. Ce long travail, poursuivi avec intelligence et cœur, nous permet de suivre Mère d'Youville, pas à pas, à travers les rues de Ville-Marie, dans le développement de ses multiples œuvres de charité. Le passé explique le présent.

À nos félicitations et à nos remerciements, nous ajoutons un souhait : que de nombreux lecteurs profitent de cette œuvre d'apostolat et façonnent leur âme à l'image de l'âme si charitable de Marguerite d'Youville ; que par ce travail d'imitation et par leurs prières ils obtiennent de Dieu la béatification de cette amie des pauvres.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mercredi 15 décembre 2021 15:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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