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Collection « Les auteur(e)s classiques »
Une édition électronique sera réalisée à partir du texte de Joseph-Arthur (Comte de) Gobineau (1816-1882), Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855). Paris: Éditions Pierre Belfond, 1967, 878 pages. Une édition numérique réalisée par mon amie Marcelle Bergeron, bénévole, professeure à la retraite de l'École polyvalente Dominique-Racine, qui a consacré des mois d'un minutieux travail à cette édition numérique. [Thèmes abordés: antisémitisme, civilisation, être humain, histoire, humanité, inégalité, juif, peuple, philosophie, race, société.] Texte de la présentation du livre Couverture au verso. par Hubert JUIN Il est très curieux qu'il faille étudier un auteur à partir de sa fortune posthume et non plus a l'inverse : c'est que Gobineau a été le plus malchanceux des écrivains romantiques. On dit: Les Pléiades! et c'est vraiment comme si l'on avait tout dit. Il s'est trouvé que les pires imbéciles, les déments et les criminels de notre époque se sont, sur lui, trompés du tout au tout, prenant son lyrisme pour de la science, ses aveux personnels pour des démonstrations scientifiques. Qu'un Hitler recopie d'une plume assez lâche quelques feuillets de l'Essai sur l'Inégalité dans ce qui va devenir, aux yeux d'une horde d'assassins, quelque chose comme une bible, et voici que le scrupule détourne les plus objectifs. Ce « raciste » poursuivait une chimère : lui-même. Raciste ? D'abord, Gobineau n'a jamais défendu l'aryanisme, puisque, dans le sombre de son livre, les antiques Aryans (comme il disait) ont disparu à jamais. Mieux : il écrit à un tournant de page (qu'Hitler n'a pas copié) que même si les Aryans existaient encore, ils ne pourraient rien faire et disparaîtraient aussitôt. Mais LEssai, qu'est-ce donc? Eh bien, c'est essentiellement une oeuvre de littérature, un poème à ras bord empli du plus amer des pessimismes. C'est un long cri personnel, au secours duquel, dans des raccourcis qui donnent le vertige, qui étourdissent, toute l'Histoire, rêvée, syncopée, martyrisée, émondée, glorifiée, est dans des périodes qui sont parmi les plus belles de la prose française citée à comparaître. Elle est sommée de paraître, l'Histoire. Et elle paraît. Avec des traînées de sang. Des houles que gonflent les étendards militaires et les musiques guerrières. Avec ses cheveux de louve. Puis l'Essai constitue aussi, malgré Gobineau, une démonstration par l'absurde. Rien n'arrête l'homme. L'Histoire a un sens. Elle est irréversible. Ce passionné sans théorie, peut-être, aujourd'hui, pourrait-il s'en réjouir. Hubert JUIN
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