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Collection « Les auteur(e)s classiques »

Sociologie religieuse et folklore. (1928)
Notice biographique : Alice Robert HERTZ


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Robert Hertz (1881-1915), Sociologie religieuse et folklore (1928). Recueil de textes publiés entre 1907 et 1917. Première édition: 1928. Paris: Les Presses universitaires de France, 1970, 2e édition, 208 pp. Collection: Bibliothèque de sociologie contemporaine. Une édition numérique réalisée par mon amie, Gemma Paquet, bénévole.


Notice biographique : Alice Robert HERTZ

par Marcel MAUSS


Pendant que cet ouvrage était remis à l'impression qu'elle avait tant désirée, Alice Robert Hertz, née Bauer, est morte, après une longue et cruelle maladie, dont elle ne s'était jamais dissimulé le danger, si elle avait su le dissimuler aux autres. De cette famille vouée à la science, à l'éducation, et au bien, et au beau, il ne reste plus qu'Antoine-Robert Hertz, le jeune fils, pour porter le nom que son père consciemment honora pour lui.

Alice Robert Hertz avait fait de fortes études secondaires et supérieures, surtout en biologie et en sciences naturelles. Elle était plus âgée que Robert. Ils surent se choisir cependant très tôt, s'assurant ainsi tous deux une incomparable vie sentimentale. Elle ne détourna jamais un instant, elle suivit pas à pas la vie scientifique, morale et politique de son mari. Elle était pour lui un conseil écouté et un soutien. Et lui, comme il le lui écrivait du front, connaissait seul « la petite fleur bleue des Alpes » qu'elle cultivait en elle-même.

Au dehors, l'enthousiasme, la supériorité morale et la finesse nerveuse d'Alice Robert Hertz se manifestèrent dans une vaste entreprise d'éducation. Elle avait été depuis longtemps frappée des défauts de l'instruction de l'enfant du premier âge, telle qu'on la pratiquait dans les Écoles maternelles de la République à la fin du siècle dernier. Elle connaissait le problème et sa solution. Mais c'est lors de leur voyage de noces, de leur séjour studieux en Angleterre, en 1904-1905, à Highgate, qu'elle sentit se préciser sa vocation. Elle prit connaissance des « Jardins d'Enfants », du mouvement venu de Suisse et de Hollande. Il triomphait dès lors à Londres, et surtout dans la banlieue aisée. L'école de Hampstead où elle vint et professa fut pour elle une révélation. Elle suivit avec ardeur les cours de pédagogie enfantine et prit le brevet que le London County Council avait fondé. En 1906, 1907, lors du séjour que Robert et elle firent à Douai, elle eut le temps de méditer, de perfectionner, d'adapter à l'éducation française les méthodes qu'elle avait apprises. Elle commença même à les appliquer en fondant à Paris les premiers « Jardins d'Enfants », rue Claude-Bernard et rue de la Source. Dès 1909 elle organisait, avec l'appui de Mlle Sance, l'École Normale de ces « Jardins » au collège Sévigné. Elle fut le professeur et l'âme de cette institution. Le meilleur personnel de ces établissements, à Paris, à Strasbourg, se réclame d'elle. Par l'inspection des Jardins qui furent fondés à l'imitation du sien, par son enseignement, par de nombreux articles, en particulier dans la petite revue, L'éducation joyeuse, et dans d'autres, Alice Robert Hertz a maintenu, jusqu'au bout de sa vie, son autorité et son action.

Elle s'était raccrochée à cette vie lorsque la mort de Robert lui avait ravi l'une de ses raisons d'être. Par imprudence et par sentiment, elle y dépassa les limites du devoir et des forces. Elle était de santé délicate avant la guerre et ne se ménageait cependant pas. Tout de suite après la mort de Robert, en septembre 1915, elle commit des excès de travail et d'action. Elle contracta une grave maladie lorsque après l'armistice elle alla, dans le désert de Verdun, faire ériger la tombe où ses cendres reposent à côté du corps de son mari. Cette maladie réinstalla une ancienne faiblesse. Alice Robert Hertz n'en tint jamais le compte qu'il eût fallu si elle avait voulu s'épargner. Elle n'a cessé d'être active que peu de temps avant de disparaître. Comme Robert Hertz, elle était entièrement des nôtres. Elle avait appliqué jusqu'au bout la morale de service social et de responsabilité collective qui est à la fin de nos travaux, et que, lui, avait dégagée d'accord avec elle. Nous publierons un jour ces pages de foi et de raison que Hertz avait écrites à ce sujet. Elles sont attestées par leurs deux vies et leurs deux morts.

Marcel MAUSS.

Retour au texte de l'auteur: Roberrt Hertz Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 16 juillet 2003 05:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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