RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Chaïm Potok. Entre sacré et profane. Essai. (2014)
Repères biographiques


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Hanania Alain AMAR, Chaïm Potok. Entre sacré et profane. Essai. HAA Éditeur, Janvier 2014, 47 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 21 février 2020 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales.]. HAA Éditeur, Janvier 2014, 47 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 21 février 2020 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales.]

Chaïm Potok.
Entre sacré et profane.
Essai.

Repères biographiques

Les sources d’information quant à la vie et l’œuvre de Chaïm * Potok sont essentiellement américaines. Je vais donc procéder à une synthèse de celles-ci pour retracer le parcours de cet écrivain dont le travail littéraire et pictural m’a toujours enchanté. Son histoire personnelle est fortement infiltrée par l’installation des Juifs immigrés ayant quitté l’Europe Centrale, et par la Shoah. Je m’y référerai dans des chapitres ultérieurs pour ne pas fragmenter la biographie proprement dite.

De son nom hébraïque Chaïm Tzvi et de son état-civil complet Herman Harold, il ne conservera que Chaïm. Né le 17 février 1929 à New York, dans l’arrondissement (borough) du Bronx, Potok est l’aîné de quatre enfants. Sa famille est originaire de Pologne que de nombreux Juifs quittèrent pour cette autre terre promise, l’Amérique. La famille Potok s’installe pour une nouvelle vie américaine en 1921. Le père, Benjamin Max, horloger bijoutier de son état est mort en 1958, la mère Mollie Friedmann disparaît en 1985. La famille est très pratiquante et Chaïm reçoit très tôt un enseignement religieux orthodoxe. Tous les enfants seront « traités » de la même manière, chacun et chacune ayant à vivre la religion des pères soit en se consacrant au rabbinat soit en épousant un rabbin…

Au cours d’une interview, Chaïm confie : « Je priais dans une petite pièce de prière (shtiebel, en yiddish) et ma mère est une descendante d’une grande dynastie hassidique et mon père était un Hassid, ainsi, je viens de cet univers ».

Cela n’empêche nullement le jeune Chaïm de dévorer les grands auteurs classiques américains, tels William Faulkner, Ernest Hemingway, Mark Twain, James Joyce, mais aussi Dostoïevski, Charles Dickens, Thomas Mann, Shmuel Yosef Agnon et Evelyn Waugh dont il affirmera plus tard que la lecture du livre de cet écrivain l’influencera au plus haut point au point d’expliquer sa propre carrière littéraire. La lecture de A Portrait of the Artist as a Young Man écrit par James Joyce sera également déterminante pour sa future carrière.

Evelyn Waugh (de son véritable nom Arthur St. John Waugh, 28 octobre 1903-10 avril 1966) était un écrivain britannique, auteur prolifique d’une quantité impressionnante d’ouvrages romanesques, de nouvelles, de biographies, de récits de voyage, d’autobiographies et de mémoires… Son livre (publié en 1945, adapté en 1981 à la télévision puis au cinéma en 2008), intitulé Brideshead Revisited, Retour à Brideshead, dont le sous-titre est The Sacred & Profane Memories of Captain Charles Ryder, aura un impact déterminant sur Chaïm Potok. Il annonce le futur The Chosen, L’Elu, dans la mesure où il décrit les positions religieuses et les échanges entre une famille aristocratique pratiquante et leur ami agnostique… La voie est ouverte entre le profane et le sacré pour le jeune Chaïm. C’est ainsi qu’il s’intéresse de près (de trop près pour les siens) au dessin et à la peinture. Rien d’étonnant à ce qu’il écrive plus tard deux livres émouvants Je m’appelle Asher Lev et Le Don d’Asher Lev sur lesquels je reviendrai par la suite.

Son père ─ qui voulait que Chaïm devînt rabbin ─ et ses professeurs de l'école talmudique exercent de très fortes et lourdes pressions pour le détourner de ce don ─ don du diable, car l’interdiction formelle de représenter le visage et le corps humain est absolue dans cette communauté orthodoxe. En revanche, tous les siens l’exhortent à entamer et mener à terme des études essentiellement religieuses teintées de laïcité dans la prestigieuse mais ultra religieuse Yeshiva University de New York.

Chaïm refuse de vivre sa vie durant dans une communauté hassidique, il confiera plus tard que le hassidisme « [avait] été une entrave violente exercée sur mon monde entièrement. J’ai perdu tous mes amis, j'ai perdu la plupart de mes professeurs, j'ai dû littéralement reconstruire mon existence,"[…]. Il ajoutera quelques années après : «Ma mère était compatissante; mon père, je ne pense pas qu’il pourrait se remettre jusqu’au jour il est mort ».

En dépit de ses aspirations profondes auxquelles il donnera libre cours dans les années qui suivront, pour l’heure, il se plie à la volonté familiale, travaille avec conviction et application, il est brillant et décroche avec la mention summa cum laude un diplôme de littérature anglaise en 1950, puis continue son cursus religieux au Jewish Theological Seminary ─ d’obédience conservatrice et traditionnaliste ─ où il est ordonné rabbin en 1954, après quatre années studieuses. Il est diplômé la même année d’un Master de littérature hébraïque.

Ses études religieuses ne l’ont toutefois pas détourné de ses passions artistiques. C’est ainsi qu’il commence à l’âge de 16 ans sa première œuvre de fiction qu’il soumet l’année suivante au magazine The Atlantic Monthly. Son travail n’est pas publié, mais l’éditeur pressenti lui envoie un courrier l’encourageant à poursuivre… En 1949, ses récits sont publiés dans le magazine littéraire de la Yeshiva Univeristy qu’il quittera pour le Séminaire.

Chaïm milite activement et devient le directeur de la LTF, Leaders Training Fellowship, une organisation de jeunesse en lien avec les organisations juives conservatrices.

Il rencontre Adena Sara Mosevitzky, une travailleuse sociale en milieu psychiatrique (selon les sources, sa profession varie entre assistante sociale, travailleuse sociale, psychiatre…) au camp Ramah *, dans le Poconos, dont il est le directeur de 1957 à 1959. Il l’épouse le 8 juin 1958. De cette union naîtront trois enfants, Rena, Naama et Akiva. Malgré une recherche approfondie, je n’ai rien pu apprendre sur la descendance de l’écrivain…

Après son obtention d’un Master en littérature hébraïque, Chaïm s’engage en tant qu’aumônier dans l’armée des États-Unis d’Amérique. Il servira en Corée du sud de 1955 à 1957. Cette expérience nouvelle va profondément l’enrichir. Il plonge dans un monde dépourvu d’antisémitisme et de Juifs. En revanche, il s’aperçoit que les populations rencontrées prient avec la même ferveur que celle qu’il a pu constater dans les synagogues.

Lorsqu’il revient de Corée, Chaïm occupe un poste de directeur d’enseignement à l’Université du Judaïsme de Los Angeles, puis l’année suivante poursuit son cursus universitaire à l’Université de Pennsylvanie. Il passe l’année 1963 en Israël, où il rédige son mémoire de doctorat consacré à Maïmonide et entame l’écriture d’un roman.

En 1964, Chaïm s’installe à Brooklyn, où il devient le responsable éditorial d’une revue intitulée Conservative Judaïsm. Dans la foulée, il rejoint le corps d’enseignants du Jewish Theological Seminary Institute. Chaïm ne perd pas son temps, il travaille énormément, s’investit dans une multitude d’activités.

En 1965, il devient rédacteur en chef de la Jewish Publication Society à Philadelphie, puis directeur général de la revue. Il obtint le doctorat de philosophie de l’Université de Pennsylvanie.

En 1970, à la naissance de sa fille Rosa, Chaïm vit à Jérusalem avec toute sa famille puis s’installe à nouveau à Philadelphie en 1977.

Peu après avoir publié Old Men At Midnight, une tumeur cancéreuse cérébrale est diagnostiquée. Il meurt à son domicile à Merion, Pennsylvanie le 23 juillet 2002. Il avait 73 ans. « Chaïm Potok est `mort pendant son sommeil ´, a indiqué Sharon Stunacher, la directrice de la synagogue Beth Hillel-Beth El où officiait régulièrement l'écrivain, qui était rabbin. `Il était un grand érudit et un brillant auteur qui a enrichi notre communauté´, a déclaré Madame Stunacher.

Son œuvre littéraire * a été largement traduite dans divers pays. Plus 3 400 000 d’exemplaires ont été vendus dans le monde. Notons aussi une très belle et émouvante adaptation cinématographique de son livre phare The Chosen, L’Elu sur laquelle je reviendrai plus avant.


* Les anglo-saxons orthographient le prénom de l’écrivain CHAIM, les latins écrivent CHAÏM, ce sera donc CHAÏM dans le présent livre.

* Le camp Ramah du Poconos (situé dans le Pocono Mountain, en Pennsylvanie a été fondé en 1950 par le mouvement National Ramah Commission. Ce mouvement s’inspirant du Camp Massad (première initiative américaine en 1941 d’un camp d’été juif où l’on parle l’hébreu, où l’on ne consomme que de la nourriture kascher, et où l’on apprend les rudiments du sionisme, de la religion, de l’hébreu et où l’on pratique de nombreuses activités sportives, basketball, baseball, hockey, football américain, volleyball, athlétisme, tennis et compétitions nautiques) a été créé en 1947 par deux enseignants associés de près au judaïsme conservateur, Mosché Davis et Sylvia Ettenber. Le premier camp est inauguré dans le Wisconsin. Lorsque Chaïm Potok dirige le camp du Poconos, les activités sont étendues au monde des arts, dans des ateliers de  peinture, de dessin, de céramique, de musique, de chant choral…

* Voir bibliographie.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 3 mai 2021 10:04
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref