« La politique est moribonde. À force de se ravaler à des systèmes, elle a perdu le seul espace où elle peut vivre et faire vivre : l’universel. Elle a perdu ce regard libéré qui permet une lecture prophétique de l’Histoire pour en capter les significations et donner un sens au destin. Elle a perdu son âme, elle s’est aliénée. Elle a perdu la dimension de l’Homme, elle a perdu son pouvoir créateur, elle a perdu sa vocation qui est d’abord de rassembler les hommes dans la cité en leur offrant une espérance qui soit plus grande qu’eux. » [1]

Dans ce forum d’échanges que constitue notre Atelier, nous voulons redécouvrir « un humanisme pour notre temps » : l’humanisme personnaliste, celui dont je soulignais en novembre 1995 le caractère « d’engagement » [2]. Pour sa part, François GOFFINET, s’inspirant de MOUNIER, précisait à ce propos que l’engagement « est au principe même de la personne » [3].

C’est dans cet esprit que notre forum d’échanges se perfectionne et essaime. Il engendre une plate-forme d’action pour bâtir et promouvoir un humanisme radical.

Cette greffe ou ce surgeon s’appelle le « Carré personnaliste ». Celui-ci s’est déjà mis à l’ouvrage (voir p. 5 de ce Cahier). Il s’ouvre à tous ceux qui veulent s’engager directement, par l’expression et l’action. Entre l’Atelier et le Carré, les modalités diffèrent, mais le fil conducteur demeure identique, tel qu’il a été tracé dans la notice de présentation « Refaire la Renaissance » d’octobre 95 [4]. Alors, « est-il permis de bâtir ? »

Disons plutôt : « est-il permis de s’abstenir ? ».

Bernard MANGELINCKX,
Président de l’ARC d’Ottignies-Louvain-la-Neuve