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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jean Rénol ÉLIE et al. (Tony Cantave, Jean-François Tardieu, Michelet Clerveau, Jean-Odile Étienne, Myrtho Casséus et Nelson Sylvestre), Aménagement du territoire et décentralisation. Port-au-Prince, Haïti: CRESFED/UNASUR, 2014, 186 pp. Collection: “Débats”, tome 1. Une édition réalisée par Ricardo ROYAL, bénévole, étudiant en service social à l'Université d'État d'Haïti et membre du Réseau des jeunes bénévoles des Classiques des sciences sociales en Haïti. [Autorisation formelle accordée par la direction du CRESFED le 11 juillet 2019 de diffuser ce livre, en accès libre dans Les Classiques des sciences sociales.]

AMÉNAGEMENT
DU TERRITOIRE
.”


par

Garry JOURDAIN et Olof SUIRE

Le déséquilibre du territoire haïtien est patent quand un tiers de la population se trouve dans le département de l’Ouest. La centralisation du pays, initiée à la fin du XlXème siècle, renforcée avec l’occupation américain et se poursuivant jusqu’à nos jours, ne fait qu’accentuer les disparités territoriales.

Après la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986, la Constitution de 1987 a tenté de contrebalancer la suprématie de la « République de Port-au-Prince ». Optant pour la décentralisation, elle exige un transfert de compétences du pouvoir central aux collectivités territoriales et, stipule en son article 87.4 que la décentralisation doit être accompagnée de la déconcentration. Cette imbrication recherche une plus large participation de la population dans les affaires politiques du pays et un meilleur accès aux services publics. Cependant, force est de constater que plus d’un quart de siècle après la promulgation, les résultats sont loin d’être à la hauteur des attentes d’autant plus que certaines institutions prévues pour la décentralisation n’ont pas été instaurées. C’est un [10] obstacle majeur pour une appréciation de la pertinence des mécanismes de la décentralisation.

Outre des problèmes d’ordre politique, la décentralisation ayant pour base les collectivités territoriales se heurte à une question de délimitation territoriale qui, n’est pas toujours précise notamment pour la perception des impôts et d’autre part, est effectuée souvent sur une base politique, qui ne tient compte ni des ressources disponibles ni des potentialités de développement des communautés, d’où la question d’un redécoupage du territoire national pour un développement équilibré du territoire semble avoir toute sa justification.

Pendant cette période de tâtonnement, de transition ou de crise peuvent être soulevés d’autres problèmes comme la croissance exponentielle de la population haïtienne qui est passée de six millions environ en 1987 à plus de dix millions aujourd’hui. Cette démographique galopante entraîne une demande d’espace qui va en augmentant, notamment dans les grandes villes du pays. Dans cette quête effrénée, aucun espace n’est épargné : les montagnes (Morne l’Hôpital), les ravines (Vallée de Bourdon), le littoral (Cité de Dieu) pour ne citer que les exemples de la capitale. Cette occupation souvent anarchique contribue grandement à l’augmentation des risques en milieu urbain par la construction anthropique de la vulnérabilité. Les effets des cyclones de 2004, 2008 et du séisme du 12 janvier 2010 n’ont été que des manifestations de la fragilité du pays face aux dangers naturels. Devant ces constats accablants, la [11] gestion des risques se révèle une nécessite pour ne plus continuer à gérer des catastrophes en comptant des cadavres par milliers à l’occurrence de n’importe quel aléa mineur.

Toutes les questions évoques sont traitées de manière plus ou moins approfondie par des spécialistes de notre milieu. À travers de ce livret, le Cresfed se propose d’attirer l’attention et surtout de susciter des réflexions sur la problématique de réaménagement du territoire, fondamentale pour l’avenir du pays notamment à cette phase de reconstruction. Nous retrouvons l’article du professeur Jean Rénol Élie sur les rapports existants entre la décentralisation et le développement local en Haïti. Dans ses réflexions, il analyse la concordance entre ces deux éléments avec le ou les territoires.

Le professeur Tony Cantave nous livre ses réflexions sur les prescrits constitutionnels en matière de décentralisation en Haïti et la difficile application de cette nouvelle architecture administrative et territoriale dans un pays à traditions centralisatrices.

Le professeur Jean-François Tardieu, met en liaison la question du redécoupage territorial et celle de l’aménagement du territoire en Haïti selon le modèle de Walter Christaller sur l’étude des systèmes urbains.

Enfin, les professeurs Michelet Clerveau et Jean Odile Étienne, dans une étude sur les risques, vulnérabilités et l’aménagement de la commune de Port-au-Prince, dépeignent un tableau sombre de la concentration démographique dans les agglomérations [12] urbaines, surtout dans la région métropolitaine, qui serait un des facteurs de risques naturels récurrents. Les auteurs font remarquer que les structures telles que la Direction de risques et désastres s’intéressent davantage à la gestion de catastrophes qu’à celle des risques de désastres.

La présentation de ces articles par leurs auteurs au local du CRESFED a été suivie des commentaires d’autres personnalités dans un débat qui a donné l’opportunité à une large assistance d’interagir en vue d’approfondir les problèmes soulevés. Ces commentaires sont publiés avec les textes.

Le CRESFED et F UNASUR vous invitent à prendre connaissance du contenu de ce livret sur le présent et l’avenir du pays. Nous espérons que cette publication contribuera à la réflexion sur ces problématiques combien fondamentales pour une société plus juste, un territoire mieux équilibré tout en tenant compte de la préservation de l’environnement et d’une économico plus efficace.

Que ce grain puisse germer et donner les fruits nécessaires pour une nouvelle Haïti.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 19 septembre 2019 8:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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