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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L’Afrique au fil de la démocratisation, du développement et de la mondialisation. (2012)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Yao Assogba, L’Afrique au fil de la démocratisation, du développement et de la mondialisation. Préface de Pierre S. Adjété. Paris: L’Harmattan, 2012, 200 pp. Une édition numérique réalisée par ma fille cadette, Émilie Tremblay, bénévole, doctorante en sociologie à l'UQAM. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 27 janvier 2015 de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

L’Afrique au fil de la démocratisation,
du développement et de la mondialisation.

Préface

par Pierre S. Adjété
Économiste et éthicien

La double décennie qui s’achève, celle de 1990-2010, fait corps au printemps des Libertés qui recommence pour toute l’Afrique. L’année 2011 et sa suite, avec la Tunisie, l’Égypte, la Libye et autres Côte d’Ivoire, Guinée, Burkina Faso, même le tranquille Sénégal, le cotonneux Cameroun, l’oublié Angola ou la lointaine Zambie, tout est devenu continuité. Partout en Afrique et sous diverses formes, c’est la prise d’une parole jamais abandonnée.

À la suite d’Aimé Césaire (1913-2008), Yao Assogba constate également que tout un continent ne peut tout simplement pas « échouer si piteusement ». L’Afrique est nécessairement à responsabilité universelle, une responsabilité partagée de l’intérieur comme de l’extérieur. L’Afrique offre toujours matière à évolution, et même matière à révolution. Alors, aussi souvent que possible, il faut restituer l’Afrique dans toutes ses préoccupations. Nous y voilà !

Le livre du professeur Yao Assogba, intitulé L’Afrique au fil de la démocratisation, du développement et de la mondialisation, retrace, réinstalle et rédémarre l’audace des responsabilités qui toujours éduque les actions et consacre les événements qui font date. On observe bien clairement dans ces textes que la post-colonie était insuffisante face au destin de l’Afrique et aux ambitions des Africaines et des Africains. Au nom d’une Afrique absente, la situation de post-colonie piratait la mondialisation ; elle piégeait le développement et elle pervertissait la démocratisation.

[8]

À certains endroits, la post-colonie alimentait la Françafrique et aliénait les Libertés africaines. La post-colonie, immédiate du Soleil des indépendances, trompait les apparences, jetait du brouillard en plein jour et n’offrait de choix qu’une navigation à vue minutieusement relevée et exposée par Yao Assogba dans toutes ses communications publiques : les mythes et les réalités du colonialisme ont la vie dure en Afrique ; l’Afrique noire n’est pas partie du tout dans la foulée du vent de l’est ; la démocrature cette dictature maquillée d’une démocratie truquée, n’offrait bel et bien que le désenchantement dont elle était déjà porteuse ; l’Afrique et les paradoxes de la Francophonie ; des diasporas engagées ; la longue marche vers la liberté et l’égalité, etc.

Le cas du Togo est illustratif du désir de l’auteur d’établir un bilan provisoire et didactique pour servir de cadre de référence et de compte collectif non-soldé. Le Togo – un pays toujours soumis à des coups de frein permanents, reste encore un cas difficile, une symphonie à l’épilogue républicain toujours reporté. À droite du Togo, au Bénin, la combinaison des symboliques de « la parole perdue et retrouvée » et du « pardon et de la réconciliation » produit un bien meilleur résultat, quoiqu’encore perfectible ; à gauche du Togo, au Ghana, l’organe de gestion des élections, Ghana Electoral Commission, force toujours l’admiration et le respect des partis politiques rivaux, en plus de rallier les citoyens et les adversaires pour provoquer l’alternance, même dans des conditions de résultats étriqués.

[9]

Conséquemment, la démocratisation en Afrique est beaucoup plus qu’un « simple énoncé formel », plus que des missions d’observation d’élections et leurs nombreux rapports. En Afrique, la démocratisation exige un vécu quotidien et un rendu institutionnel brillant d’une ardue volonté de vivre ensemble dans une tenue universelle aux couleurs transparentes de Libertés et de diversités. Pour solde de tout compte, Yao Assogba constate que c’est parce que la démocratie se tisse d’une stabilité permanente, rassurante et reconnaissable de tous et de partout, quelle demeure la source et la condition du développement auquel aspire l’Afrique et ses peuples. Ici, entre les lignes, toutes ces décennies soumises à l’incertitude caractéristiques de la mondialisation et ses tentatives de domination se racontent en justes textes.

Les cinquante ans d’indépendance africaine au bilan si contrasté méritent effectivement ces fréquents arrêts sur certaines images de cette Afrique au destin fragile et peu maîtrisé par tous les acteurs appelés au chevet de ce continent. Analyses sur analyses, références sur références, la magie de l’humanitude transparait de tous les textes et appelle même à une autre Afrique de la Négritude et de la multitude : une Afrique en dehors de toute servitude, c’est-à-dire pas plus réduite sous la soumission et la séquestration de l’Autre qu’élevée dans l’omnipotence d’un Soi-même complaisant.

C’est le parti-pris de ces réflexions et dépositions – authentifiées par plusieurs recherches, qui redeviennent une opportune fenêtre de lecture de tous ces mouvements d’ensemble, de ces chutes annonciatrices de nouveaux élans que se doivent d’adopter toutes les parties prenantes à l’Afrique : ses diasporas, ses partenaires, ses États, ses élites, ses femmes et ses hommes du néo-cinquantenaire [10] qui commence. C’est véritablement un souci de l’Afrique qui se concentre dans ce livre pour rendre témoignage du devoir d’une Afrique éthique à responsabilité illimitée.

Pierre S. Adjété
Économiste et éthicien
Ethicadm
Membre du Centre de recherches pluridisciplinaires sur les communautés d’Afrique noire et des diasporas
CERCLECAD
Ottawa Canada
http://www.adjete.com/
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Retour au texte de l'auteur: Yao Assongba, sociologue, Université du Québec en Outaouais Dernière mise à jour de cette page le samedi 27 juin 2015 6:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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