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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les paradigmes perdus. Essai sur la sociologie de l'éducation et son objet.” (1987)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Pierre Dandurand et Émile Ollivier, “ Les paradigmes perdus. Essai sur la sociologie de l'éducation et son objet”. Un article publié dans la revue Sociologie et sociétés, vol. XIX, no 2, octobre 1987, p. 87-101. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal. [Autorisation accordée par Mme Renée B.-Dandurand, veuve de l’auteur, le 18 février 2004].

Introduction

L'observation scientifique est toujours une observation polémique.

GASTON BACHELARD,
le Nouvel Esprit scientifique


Le champ des enjeux sociaux autour de l'éducation a été traversé ces dernières décennies par un ensemble de débats fortement marqués par les conjonctures théoriques et historiques pendant que l'on assistait à l'émergence et à l'établissement d'une sociologie de l'éducation. Celle-ci a connu des développements importants que nous retraçons dans trois espaces géographiques: les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

En effet, c'est surtout dans le cadre des idées inscrites successivement à l'ordre du jour dans ces trois pays que nous avons enregistré, de 1945 à nos jours, des renouvellements de perspectives, des redéfinitions de problématiques et aussi, en un certain sens, un éclatement des objets d'analyse en sociologie de l'éducation.

À partir d'une tentative de périodisation, une des idées que nous nous proposons de défendre dans ce texte est la suivante: derrière cette profusion d'idées et de positions se profile une tradition, voire des écoles de pensée en sociologie de l'éducation arc-boutées à une tension entre deux pôles, deux regards sur le rapport éducation et société: le pôle «économiste» et le pôle «culturaliste». À cette tension se surimpose le recours aux grands paradigmes théoriques tels que le fonctionnalisme, le structuralisme et le marxisme; pour définir l'objet d'une sociologie de l'éducation et donner sens aux pratiques éducatives. Sous les coups de boutoir d'une critique à la fois interne et externe, nous avons assisté progressivement à une disqualification de ces paradigmes dominants pendant que l'on remarquait une entrée en force et une mise à jour, au niveau des politiques, du libéralisme.

Soulignons tout de suite que cet affrontement s'inscrit, d'une part, dans un mouvement d'institutionnalisation de la sociologie de l'éducation et, d'autre part, conduit à un déplacement du regard sociologique sur l'éducation marqué, après les grandes études statistiques des déplacements des masses scolaires (flux, cohortes, enquêtes longitudinales), par une restauration du sujet. C'est, pour reprendre l'expression de Touraine, le «retour de l'acteur». Plus concrètement, sur le plan des thématiques à l'ordre du jour, tout se passe comme si, à l'heure actuelle, on tentait de ramasser les morceaux des paradigmes éclatés pour présenter un nouveau regard sur l'école en mettant l'accent sur l'individu, pendant que par ailleurs sur la scène publique s'impose une nouvelle économie de l'éducation à travers la promotion du libre choix et de la reprivatisation.

Mais là encore, parlons précisément d'un déplacement de regard et non de rupture puisque, en fin de compte, toutes ces questions renvoient à un invariant dans la sociologie de l'école, à savoir que l'éducation est lieu d'exercice et enjeu de pouvoir.

Ce survol est une entreprise ambitieuse, puisqu'on se propose de rendre compte de quarante ans de recherches, d'analyses et d'études. D'autant plus ambitieuse qu'il paraissait par ailleurs indispensable, comme le commande une élémentaire sociologie de la connaissance, de faire voir les conditions historiques dans lesquelles s'inscrit une pratique sociologique. Mais dans l'état actuel de remise en question des acquis, il nous apparaissait important de faire le décompte des grands moments qui ont marqué ce champ de pratiques qu'est la sociologie de l'éducation pour en dégager les tendances les plus lourdes et pouvoir ainsi en prendre une certaine mesure.


Retour au texte de l'auteur: Pierre Dandurand, sociologue décédé en 1995, INRS-urbanisation Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 24 novembre 2004 08:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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