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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Louise Guyon, “Les habitudes qui agissent sur la santé” (1996)
Introduction


à partir de l'article de Louise Guyon, “Les habitudes qui agissent sur la santé”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Louise Guyon, DERRIÈRE LES APPARENCES. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 6, pp. 97-126. Avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée. Québec : Ministère de la Santé et des Services sociaux, novembre 1996, 384 pp. [Autorisation accordée par l'éditeur du Québec le 17 octobre 2006.]

Introduction

 

Le lien entre les habitudes de vie et la santé n'est plus à démontrer. La documentation, tant scientifique que populaire, regorge de données concernant les effets bénéfiques ou délétères, selon le cas, de certaines pratiques individuelles, tels l'exercice physique ou le tabagisme, sur l'état de santé et même sur l'espérance de vie des personnes qui s'y adonnent. La notion de responsabilité face à sa propre santé est devenue un impératif, remplaçant l'ancienne association « maladie = punition divine », qui avait marqué les générations antérieures. Ce discours s'est maintenant élargi aux risques collectifs auxquels sont exposées les populations à cause des diverses sources de pollution (industrielle, urbaine, agricole, etc.). Le partage entre la responsabilité individuelle et la responsabilité collective (cette dernière étant souvent considérée comme une prérogative de l'État) est alors devenu difficile à opérer. Actuellement, en période de récession économique et dans le contexte de « rationalisation des ressources collectives », le balancier risque, encore une fois, d'osciller vers la responsabilité individuelle. Il importe alors d'user de prudence dans l'interprétation des résultats sur les habitudes de vie des gens, car ils sont influencés par les grands courants du moment (ex. : campagnes antitabac), mais aussi par des situations de vie fort variables (pauvreté, scolarisation, influence des pairs, etc.). 

Chez les femmes, la question des habitudes de vie a toujours été étroitement associée aux restrictions et aux obligations liées à leur sexe. Pendant longtemps, l'exercice physique, la consommation de tabac et d'alcool n'ont pas été considérés comme étant « d'essence féminine » ; par contre, les canons de la mode ont toujours imposé au corps des ; femmes des contraintes lourdes de conséquences pour leur santé, tant physique que psychologique. Si l'ère des corsets et des vêtements encombrants semble révolue, la seconde moitié du XXe siècle, qualifiée d'ère de libération des femmes, prélève toujours un lourd tribut sur leur santé en les obligeant à garder une apparence jeune, à rester minces et sexuellement attrayantes tout au long de leur vie. Pour les femmes de cette fin de siècle, la beauté passe souvent par les régimes amaigrissants, les hormones et la chirurgie esthétique (Bordo, 1993). 

Sans reprendre ce débat, il importe toutefois, avant d'aborder certaines habitudes de vie, de rappeler le contexte social dans lequel elles se concrétisent. La publicité que l'on accorde, dans les médias, au fait que les femmes boivent de l'alcool, fument la cigarette et vivent maintenant le stress relié au marché du travail à peu près comme les hommes n'est-elle pas un peu teintée de jugements de valeur ? Le quasi-silence fait autour du port des talons aiguilles et des régimes amaigrissants excessifs n'est-il pas une forme d'acceptation tacite ? Les études insistent particulièrement sur le fait que le travail à l'extérieur du foyer, de même que l'usage du tabac et de l'alcool, interviennent directement sur les fonctions biologiques et sociales de la reproduction. Par contre, les pratiques destinées à « améliorer » l'apparence physique seraient moins dangereuses, puisque seules les femmes en subissent les conséquences... Ceci paraît important dans la poursuite d'une réflexion ayant pour but d'informer les femmes sur la prévention et l'amélioration de leur santé. 

On a peu de données sur ces questions et les enquêtes de santé se sont attachées à celles qui ont été traitées le plus souvent en santé publique. Elle permettent de tracer un portrait assez complet de la consommation de tabac et d'alcool des Québécoises et des Québécois, et comportent un certain nombre de renseignements sur leur répartition par poids et par taille. Les données recueillies aident à définir certains groupes où les risques sont plus grands : grandes fumeuses, personnes faisant une consommation excessive d'alcool, personnes souffrant d'excès ou d'insuffisance de poids.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 28 juillet 2007 8:49
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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