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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Production de l'État et formes de la nation (1978) Avant-propos
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de la professeure Nicole Laurin-Frenette, Production de l'État et formes de la nation. Montréal: Éditions Nouvelle-Optique, 1978, 178 pages. [Autorisation accordée lundi le 14 janvier 2003].
Avant-propos
par Nicole Laurin-Frenette, sociologue, mars 1978.
Quelques notes sur l'histoire de ce texte permettront au lecteur de comprendre certaines des raisons qui expliquent ses défauts sans pour autant les excuser. Je n'ai pas la patience et la ténacité nécessaires pour écrire un livre, à moins que la tâche ne me soit imposée. C'est le cas de ma thèse de doctorat et celui du texte qu'on va lire. Il constitue la version retouchée d'un article qui devait paraître dans le premier numéro de la revue Les cahiers du socialisme. On jugea préférable de le publier à part, à cause de sa longueur et de sa nature, plus proche de l'essai que de l'analyse universitaire conventionnelle.
L'article devait traiter principalement de la question nationale, dans le contexte du Québec. Cependant, il est devenu manifeste en cours de route, que l'étude de cette question initiale exigeait que soient posés sinon résolus plusieurs problèmes qui engagent la théorie de l'idéologie, des classes et de l'État, en particulier. De même, l'analyse du nationalisme dans diverses conjonctures de l'histoire du Québec, devait servir seulement à illustrer des hypothèses générales sur la question principale. Toutefois, cette analyse prit beaucoup plus d'ampleur que prévu et mena à l'élaboration de thèses qui exigeaient un développement. C'est ainsi qu'un article trop long est devenu un livre trop court. Le cadre théorique présenté dans l'introduction et dans d'autres sections, demande une exposition plus détaillée. Des références théoriques nombreuses et explicites auraient aussi facilité la tâche du lecteur. En outre, l'analyse des conjonctures impose la présentation et le traitement de sources de données et de références dont j'ai dû faire l'économie. Le lecteur historien trouvera cette méthode de travail scandaleuse, à juste titre.
J'ai pris le risque de publier ce texte, incomplet et déficient a maints égards, parce qu'il me semble essentiel et urgent de nourrir la réflexion et le débat, théoriques et politiques, qui ont tendance à s'étioler, dans la conjoncture actuelle au Québec. Au cours des dernières années, la gauche (universitaire et extra-universitaire) s'est trop souvent cantonnée dans un discours dogmatique. Elle a ainsi mis l'analyse entre parenthèses, laissant aux pouvoirs en place le soin de définir la réalité et de l'organiser. On doit briser cette sorte de silence, ne serait-ce d'abord qu'en s'interrogeant à voix haute et en posant aux autres certaines questions.
Quelques-unes des idées que je propose soulèveront des réticences et même un peu plus ... Elles touchent des problèmes qu'il faut affronter, selon moi, même s'ils n'engagent pas seulement notre démarche intellectuelle mais aussi nos positions politiques, nos convictions morales et nos sentiments. Ainsi, toute la question de l'idéologie : la place du discours dans le social et la place des agents sociaux dans le discours. La question de l'État : du rapport au pouvoir et particulièrement, celui de la gauche. Aussi, la question de lÉglise, qui remue le fond refoulé de notre passé religieux.
Ce texte est une démarche personnelle mais elle s'est organisée dans le cadre d'un travail collectif. Celui-ci a rarement pris la forme d'une entreprise volontaire et concertée. Il est fait d'échange, de discussion, de débat, qui s'échelonnent au fil des années et dont l'amitié est la seule raison d'être. Même si cet essai ne représente pas toujours et contredit parfois les idées de Michel Freitag, de Gilles Gagné, de François Lorrain, de Lue Racine et de Narciso Pizarro, il n'aurait pas été possible sans eux. Ni d'ailleurs, sans mes étudiants de l'UQAM. Ma dette à l'endroit de Pizarro est importante ; j'utilise, entre autres, certains éléments de la théorie des réseaux sociaux dans la perspective qu'il lui a donnée et je lui emprunte la formalisation de la question des procès de production et de reproduction (1).
Il va sans dire que j'assume seule la responsabilité de l'adaptation et de l'utilisation de ces instruments. Je remercie aussi les collègues qui ont eu la patience et l'amabilité de faire une lecture critique de la première version de ce texte, en particulier : Nadia Eid, Jorge Niosi et Louis Rousseau.
Nicole Laurin-Frenette, mars 1978.
Notes:
1. On trouvera le premier essai de formalisation de cette conception marxiste du procès de production, appliquée à l'étude du discours et du texte, dans l'article de Narciso Pizarro, « Reproduction et produits signifiants », dans la revue Stratégie, numéro 1, hiver 1972.
Dernière mise à jour de cette page le Dimanche 20 juillet 2003 20:16 Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
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