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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jean-François Léonard et Pierre Hamel, “Les groupes populaires dans la dynamique socio-politique québécoise”. Un article publié dans la revue Politique aujourd'hui, Paris, no 7-8, 1978, pp. 155-164. [Autorisation accordée par l'auteur le 8 juin 2005 de diffuser toutes ses publications. M. Hamel m'a reconfirmé son autorisation le 7 juin 2006.] Introduction Depuis vingt ans plusieurs dizaines de groupes populaires se sont manifestés à Montréal dans tous les domaines socio-économiques (logement, santé, équipements communautaires, chômage, etc.), confrontés plus ou moins directement au pouvoir d'État. Mais la portée politique effective de l'action de ces groupes a été, jusqu'à maintenant, difficile à établir, compte tenu de la diversité des enjeux et surtout de la variété idéologique qui a sous-tendu l'encadrement des différentes pratiques de mobilisation. Nous ne sommes donc pas en face d'un phénomène homogène, même si toutes ces mobilisations populaires [1] ont été faites par ce qu'on appelle des « groupes populaires ». Au contraire, on pourrait dire que derrière l'apparente homogénéité des pratiques, en deçà d'une certaine convergence symbolique, se profilent des divergences et des oppositions, des affrontements qui donnent lieu à différentes tendances au sein de la petite-bourgeoisie intellectuelle et des groupes populaires.
Pour éviter les réductions idéologiques, il faut s'interroger sur ce qui est fondamentalement en cause à travers ces mobilisations populaires et considérer la nature des rapports à l'État, qui se sont développés notamment via l'appui financier, technique et organisationnel fourni « complaisamment » par les différents appareils de l'État canadien. On peut alors départager la place occupée par ces groupes dans une stratégie souple d'intégration sociale commandée et manipulée par l'État, de la signification réelle de leurs luttes dans la construction du mouvement socialiste québécois. [1] La notion de mobilisation populaire ne renvoie pas uniquement aux conflits sociaux autour d'enjeux précis ou aux activités des groupes de pression. Par rapport aux enjeux montréalais, cette notion peut aussi s'appliquer aux expériences d'auto-organisations dans les quartiers populaires - mise sur pied de services communautaires de santé, de coopératives alimentaires, de garderies populaires, qui supposent une implication plus au moins grande des usagers - de même qu'aux expériences de luttes sur la scène politique municipale.
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