Nos réunions d'éducateurs sont généralement l'occasion d'entendre et d'exprimer des propos fort critiques et défensifs sur l'information fabriquée et véhiculée par les médias comme sur plusieurs de leurs autres produits. Ces propos nous laissent souvent catastrophés et mystifiés. Nous en ressortons avec le sentiment d'être envahis et manipulés par un monde hors de notre portée pour y exiger ou changer quoi que ce soit. Nous nous sentons alors doublement inquiet et impuissant. 

Comme citoyens, il nous est difficile d'imaginer des pistes d'action pour améliorer la qualité de l'information dont nous avons besoin pour participer nous-mêmes à la vie démocratique. Simultanément, sur le plan professionnel, comme éducateurs, nous sommes confrontés au défi de former des jeunes pour qu'ils accèdent le mieux équipés possible à une vie de citoyen dans un environnement où les médias d'information semblent concourir à dévaloriser le goût de la démocratie. 

D'autre part, nous pressentons de plus en plus que par leur seule présence et la diversité de leurs nombreux produits, les médias ont des incidences sur plusieurs de nos comportements cognitifs, psychologiques et sociaux traditionnels. Nous savons pertinemment qu'ils sont beaucoup plus que de simples instruments technologiques ou de loisir. Nous cherchons comment les prendre en compte dans nos activités d'enseignement avec des jeunes qui semblent être beaucoup plus intégrés que nous à leurs mondes. Nous nous butons alors aux limites de nos propres formations d'enseignants, à nos conceptions de l'apprentissage et aux résistances du système scolaire face à la connaissance des médias et à la compréhension du nouvel univers culturel et sociétal dans lequel leur généralisation et leurs produits nous ont engagés. 

Il m'apparaît important d'ouvrir ici quelques pistes de réflexion pour l'espoir et pour l'action.