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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Gilles PLANTE, DE LA CERTITUDE. UNE EXPLORATION. (2014)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Gilles PLANTE, DE LA CERTITUDE. UNE EXPLORATION. Centre d’études en humanités classiques. Notre-Dame-du-Mont-Carmel: La Société scientifique parallèle, 2014, 280 pp. ISBN: 978-2-921344-38-8 [Autorisation de l'auteur de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée le 6 octobre 2014.]

Avant-propos


« L’homme n’est point né pour résoudre les problèmes du monde, mais pour chercher où le problème commence, afin de se tenir dans les limites de l’intelligibilité. »(Johann Wolfgang von Gœthe)

 Cher lecteur,

Le domaine des humanités se caractérise de curieuse façon par rapport aux autres domaines d’étude. Chez ces derniers, on prétend que les solutions viennent finalement à bout des problèmes. Dans le domaine des humanités, il semble plutôt que ce sont les problèmes qui viennent à bout des solutions offertes, de temps à autre, par l'un ou l'autre des auteurs, d'où, entre eux, des controverses, sinon interminables, du moins non encore terminées à ce jour.

Or, dans son ouvrage intitulé Parties des animaux, Aristote écrit :

 [i]


Pierre Pellegrin en propose la traduction suivante :

 [ii]


C’est au contact des lettres antiques que nous apprenons le mieux à nous détourner de ce qui n’a qu’un intérêt contingent et particulier, à ne nous intéresser qu’à ce qui est général, à aspirer toujours à quelque idéal. Ceux qui y ont goûté deviennent incapables de borner leur horizon ; la vie extérieure ne leur parle que de leurs intérêts d’un jour, mais ils ne l’écoutent qu’à moitié, ils ont hâte qu’on leur fasse voir autre chose, ils emportent partout la nostalgie d’une patrie plus haute... [iii]

Dans cette étude, je me livre à l’investigation d’un problème dialectique : celui de la certitude. À ce propos, dans son célèbre Faust, Johann Wolfgang von Gœthe met en scène Méphistophèlès et un écolier, dans le court dialogue suivant :

L'ÉCOLIER.

Vous augmentez encore par là mon dégoût : ô heureux celui que vous instruisez! J 'ai presque envie d'étudier la théologie.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Je désirerais ne pas vous induire en erreur, quant à ce qui concerne cette science; il est si difficile d'éviter la fausse route; elle renferme un poison si bien caché, que l'on a tant de peine à distinguer du remède! Le mieux est, dans ces leçons-là, si toutefois vous en suivez, de jurer toujours sur la parole du maître. Au total... arrêtez-vous aux mots ! et vous arriverez alors par la route la plus sûre au temple de la certitude. [iv]



J’ai pris la décision de m’arrêter à trois mots qu’un maître, Thomas d’Aquin, employa dans le De veritate, là où il exposa «vingt-neuf questions disputées sur la vérité» : mens, assensus, certitudo. André Aniorté a proposé une traduction française du De veritate. Une édition imprimée de son ouvrage est disponible aux Éditions Sainte-Madeleine. Pour ma part, j’utilise l’édition numérique [v]. Il en est de même pour la plupart des autres ouvrages que je cite, comme il appert de la bibliographie.

Je conduis mon investigation à la lumière d’une école de sagesse qui naquit dans l’Antiquité grecque, avec Aristote, et qui fut ensuite relayée par des aristotéliciens, comme Thomas d’Aquin (1225-1274), Thomas de Vio (1469-1534) et Jean Poinsot (1589-1644), pour nous parvenir aujourd’hui.

Pourquoi Thomas d’Aquin, me diras-tu ? D’abord, parce qu’il était un «homme cultivé» au sens où Aristote l’entendait, comme tu pourras toi-même en juger en lisant les extraits que je cite. Ensuite, parce que sa fréquentation peut faire croître en nous cette faculté de «juger avec sagacité de ce qui est bien ou mal dit dans un discours».

Évidemment, lecteur, en fin de compte, c’est à toi qu’incombe la tâche de parvenir au temple de la certitude, et ce, «par la route la plus sûre», si tu le souhaites.

Et, j’espère que l’exercice de dialectique que tu t’apprêtes à lire t’apportera quelque soutien.

Saint-Étienne-des-Grès, 31 octobre 2014



[ii] Aristote, Les parties des animaux, Traduction et présentation par Pierre Pellegrin, Paris, 2011, Flammarion,p. 89

[iii] Henri Poincaré, Les Sciences et les Humanités, Paris, 1911, Fayard, pp. 6-33. Wikisource.

[iv] Bibliothèque nationale de France, Expositions, Berlioz La voie du romantisme.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 11 décembre 2014 9:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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