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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L’AFRIQUE SUR LE VIF. Récits et péripéties. (2011)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre du Père Éric de Rosny, s.j., L’AFRIQUE SUR LE VIF. Récits et péripéties. Paris: L’Harmattan, 2011, 232 pp. Collection “Graveurs de mémoire.” [Autorisation de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales accordée par l’auteur le 20 décembre 2011 et confirmée par Monsieur Jean Benoist, ami personnel du Père de Rosny le 22 décembre 2011.] [Autorisation accordée par l'auteur le 27 décembre 2011 de diffuser tous ses livres dans Les Classiques des sciences sociales, autorisation retransmise par Jean Benoist, un ami personnel du Père de Rosny.]

[5]

L’Afrique sur le vif.
Récits et péripéties.

Introduction

Le plaisir de raconter ! J’avoue adorer raconter. Parfois même je lasse mon entourage avec toutes mes histoires. D'autant plus qu’avec le temps ce sont les mêmes anecdotes qui reviennent sur la table. N’est-ce pas Montesquieu qui a écrit : « Il faut avoir plus de mémoire que ceux à qui on raconte sa vie » ? Pourtant je ne peux pas garder pour moi seul des faits dont j’ai été acteur ou témoin, qui autrement disparaîtraient de la mémoire commune alors qu'ils méritent, selon moi, d’y demeurer. Ces faits sont restés présents dans ma tête et mon cœur pendant parfois des années prêts à être transcrits et communiqués, comme des songes dont on ne peut pas se défaire. Ils ne me laisseront pas de répit tant que je ne leur aurai pas donné le droit et la chance d’être lus.

C’est la raison pour laquelle j’ai déjà écrit un premier ensemble d'histoires vécues sous le titre « Ici ou là en Afrique, récits et péripéties ». Je croyais avoir fait justice à tous ces récits en attente dans ma mémoire en en publiant quelques-uns. Mais voici que d’autres se sont imposés à moi [6] avec la même véhémence. Aussi voudrais-je les apaiser en leur donnant à eux aussi l'occasion d'être lus. Il y a là comme une sorte d’humanisation des événements à qui la mémoire donne vie, une forme d'animisme littéraire que je trouve plaisant à pratiquer. En attribuant un titre à chacune des anecdotes, on leur donne un nom, une existence particulière, un personnage qui trouvera une survie dans l’accueil que lui feront les lecteurs.

J’ai pensé un moment à intégrer ces vingt et une nouvelles histoires dans le premier tome pour former ainsi un volume plus important. M. Denis Pryen, directeur des éditions L’Harmattan, m'en a dissuadé, m’invitant à réunir les nouveaux récits en un second tome. Aussi ai-je laissé agir ma mémoire jusqu’à ce qu’elle me délivre assez de récits pour justifier une nouvelle parution. Mais le principe qui a inspiré le premier tome reste le même : donner place, en bonne justice, à des faits qui n’ont pas vu le jour dans mes livres. Tenter de les raconter comme on le fait pour les contes lors des veillées familiales. Mais, à la différence des contes, respecter scrupuleusement l’exactitude des faits et gestes des personnages que je décris. Est-ce un effet de la double vue que le nganga Din a développée en moi ? J’ai acquis une [7] mémoire visuelle qui me permet de retracer des événements anciens avec exactitude et acuité. Aussi ai-je rendu compte scrupuleusement des faits que je raconte, tels qu’ils se présentent à ma mémoire, m’interdisant d'ajouter quoi que ce soit pour les besoins de la narration.

Je constate que ces derniers récits se déroulent principalement au Cameroun, tandis que les premiers relataient des événements se passant dans plusieurs pays : en Algérie, au Tchad, en Côte d’ivoire autant qu’au Cameroun. Les voyages y avaient aussi une grande place. Cette variété tenait au fait qu'ils reflétaient ma vie à une époque où je circulais beaucoup en Afrique. Aujourd’hui, je suis basé de façon stable à Yaoundé, avec pour activité principale l'enseignement, aussi le Cameroun envahit-il naturellement le champ de ma mémoire. Voici plus de cinquante ans que je suis arrivé dans ce pays et il demeure, sans vouloir chagriner la France, mon lieu de prédilection. J’ai d'ailleurs remarqué chez mes confrères jésuites qui ont été le plus souvent envoyés successivement dans plusieurs pays, une affection particulière pour la première terre où ils ont séjourné.

[8]

Une fois mes vingt et un récits mis par écrit, je me suis demandé dans quel ordre les ranger car ils s’étaient présentés à ma mémoire indépendamment les uns des autres, de façon anarchique. J’ai improvisé une table des matières après coup et je demande au lecteur de ne pas y chercher une idée directrice. Chacun des épisodes a sa vie propre et devrait se suffire. Aussi le lecteur peut-il commencer par les derniers ou piquer au hasard un chapitre dont le titre lui plaît, sachant que ce sont des épisodes autonomes, sauf quand j'annonce une relation. Je lui propose de commencer par La revanche de l’analphabète ou Le volcan et son amoureux ou par le dernier récit L’univers d’un enfant, mes préférés. Il trouvera à la page suivante de quoi situer historiquement chacun des épisodes. En dehors du fait qu’ils se passent pour la plupart au Cameroun, ces récits ont en commun leur genre littéraire : la narration d’événements à péripéties et à rebondissements. Mais des événements qui se sont imposés à ma mémoire par la forte charge d’émotion que j’ai ressentie à les vivre avec leurs acteurs et leurs témoins.

Eric de Rosny



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 1 mai 2023 23:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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